Typhon aux Philippines : Le numérique au service du journalisme citoyen

 De citoyen à journaliste, il n’y a parfois qu’un pas lorsque des catastrophes naturelles touchent un pays. L’exemple du typhon Haiyan qui a dévasté les Philippines en novembre 2013 en est bien la preuve. L’information vient de toutes parts : tout d’abord des journalistes, mais également des plus concernés, les sinistrés qui diffusent vidéos, tweets et photos de la catastrophe.

BY_r6HXCcAEFYNVUn très grand nombre de hashtags  permettant de communiquer et d’informer sur l’après typhon ont vu le jour sur Twitter 

Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan frappait les Philippines, causant la mort de 5200 personnes, sans compter les 1611 disparus, selon le gouvernement, et dévastant de nombreuses régions. Une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l’histoire du pays. Des journalistes du monde entier se sont rendus sur place afin de rendre compte de la situation, diffuser des images et donner la parole aux sinistrés. Ici, le principal objectif de ces professionnels de l’information est de « montrer au reste du monde ce qui se passe », comme le signale sur Making of, le blog de l’AFP, Agnès Bun, une journaliste française qui s’est rendue aux Philippines après le passage du typhon.

Quand le reportage de terrain devient compliqué…

Faire un reportage dans ces circonstances relève presque de l’impossible lorsque les outils de communication qu’un journaliste a l’habitude d’avoir à disposition ne fonctionnent plus. Le typhon n’a rien épargné. « Nous ne tardons pas à nous rendre compte que couvrir ce cataclysme, dont nous ne soupçonnions pas l’ampleur avant d’arriver puisque nous sommes pratiquement les premiers sur place, va s’avérer problématique. Il n’y a pas d’électricité, toutes les lignes de téléphone sont par terre, les portables ne fonctionnent pas et il n’y a aucune possibilité pour que cela s’arrange à court terme. Nous sommes au milieu du néant absolu », témoigne la journaliste française Agnès Bun.

…L’information citoyenne répond présente

Heureusement, lorsque les journalistes ont besoin, les citoyens sont là pour eux. Aux Philippines, ce sont les premiers touchés, les premiers concernés, et également les premiers à filmer le passage du typhon et les dégâts qu’il a causé. C’est d’ailleurs grâce à ces citoyens journalistes que les professionnels, les « vrais » journalistes, ont pu bénéficier d’images des Philippines seulement quelques jours après le passage du typhon, comme le montre cette vidéo amateur publiée par la chaîne d’information Euronews.

A côté du travail des journalistes, de nouveaux informateurs ont donc fait leur apparition en grand nombre après le passage du typhon. En effet, depuis le monde entier, notamment depuis les Philippines, une communauté de citoyens se mobilise sur le web. La diffusion de l’information est primordiale pour aider et soutenir les sinistrés, mais également informer le reste du monde.

  •  #RescuePH et  #YolandaPH 

Twitter est devenu un outil très efficace quant à la diffusion d’informations. Si la plupart des journalistes ont pris l’habitude de travailler au quotidien avec ce dernier, les Philippins, touchés de près ou de loin par le typhon, n’ont pas hésité à s’en servir comme d’un réel moyen de diffusion d’information.

#RescuePH permet aux survivants de demander de l’aide, de la nourriture ou des soins médicaux d’urgence. Ils donnent des nouvelles des survivants, ou lancent des avis de recherche de proches disparus… Dans le tweet ci-dessous, une habitante transmet un appel à l’aide pour une  famille : « Ils apprécieraient de l’aide. Aucune aide n’est trop petite. Vêtements, nourriture, n’importe quoi d’autre ». En dessous du tweet, des photos montrant l’état de ce qui devait être la maison de cette famille. Il n’en reste que du bois et des morceaux de tôle entassés.

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Le hashtag #YolandaPH (Yolanda est l’autre nom donné au typhon), quant à lui, est relatif à la couverture médiatique du typhon.  Il permet un relais important de l’information qui est indispensable dans ce contexte de catastrophe naturelle.

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« L’information est l’un des 4 fonctions primordiales en réponse à l’urgence », tweet de Wordl Health Organization du 26 novembre 2013.

Cette diffusion d’information est devenue indispensable dans la gestion de la catastrophe. Des internautes, en collaboration avec des journalistes, ont même permis l’élaboration d’une carte interactive signalant les zones dévastées afin de faciliter l’accès aux secours. Ces simples citoyens deviennent à eux seuls une mine d’or d’informations.